Question d'A
Abolition
Il est temps d’affirmer la teneur,
Des élans qui fulminent dans mes voeux.
Cette folle volonté de crier une fureur,
Défendre la vision d’un avenir ambitieux.
Avoir la conviction du grand bouleversement,
Sans influences sur les réalités reconnues,
Implique souvent d’affronter les flux du moment.
Unicité populaire face aux victimes des causes perdues.
Un désespoir outrancier dans la mesure du monde,
Affronte, secrètement, critiques acerbes et colère.
C’est le courant contemporain d’un silence qui gronde.
Les humeurs des chez-soi en surchargent l’air.
Paradoxe de l’esprit à la survivance versatile.
La face abjecte de l’individu acculé,
Maintenu dans la misère d’une politique vile,
Armes destructrices de ces …
Alors oui, je souhaite que vienne son abolition,
Voir chuter de tout son long cette notion d’Etat.
Violent ? J’écris pour la grandeur d’une évolution,
Embrasser une émancipation qui nous libèrera.
Y a encore du taf, France
Mon pays, sa culture, j’ai voulu être si fier de toi.
J’ai cru pouvoir m’appuyer sur ton histoire,
M’inspirer des hommes qui t’on fait, qui avaient foi
En ton avenir prometteur, lumière parmi les lumières.
Jouissant d’une jeunesse révolutionnaire qui visait le haut,
Tu as su briser au-delà des tabous, des siècles de traditions,
D’assujettissement civique où tu as fait croire à un renouveau.
Avec un tel élan, nous n’avons pas cru à une autre perdition.
A croire que les jeux étaient faits bien avant notre conscience,
Avant ce besoin nécessaire de vivre mieux ensemble.
Les pinceaux se sont emmêlés, les patrons aux autres licences
Ont su maitriser les rêves, pour en faire une morphine, un temple.
Un autel réservé aux orateurs, les bons parleurs, encore une élite.
Autel que des milliers d’entre nous ont espéré un accès libre.
Cet espoir a finalement été désigné : réserve pour d’autres rites,
Officiés par des faux héros sans faits d’arme, mais des faits de palabre.
Un droit détourné
Les batailles électorales s’alignent déjà en secret.
Le grand jour de l’ultime décision populaire,
Pointe fièrement ses fers de combats acérés,
L’arme ultime d’une république pétrie d’ulcères.
Le frisson me parcourt à chacune des échéances.
Leur illusion n’a pas pris sur mes yeux révoltés.
J’aurais maintes fois pu succomber à la déchéance,
Abandonner ma lucidité, le cœur pleurant la liberté.
Notre droit aux choix n’est plus qu’une allégeance,
A leur souveraineté commune, pointant le contribuable.
Je ne peux, en toute conscience citoyenne, allier leur créance,
A la responsabilité du choix du peuple, prétendu coupable.
Electeurs qui vont ensuite dénoncer un voisin de gauche,
Rager la non collaboration d’une décevante opposition,
vociférer du populisme, objecter l’abstentionnisme des lâches.
Le vote, légitime illusion d’une politique de division, d’occupation.
Ce ne sont pas des bulletins que nous devrions glisser,
Mais bien de l’espace vide dans ses urnes de divination,
Et remplir les rues d’anciens chants des héros effacés,
Anonyme des peuples en colère, en droit à l’insubordination.